La grande déception de Noël ! Intrigue minimaliste, absence d’action et Noël comme prétexte…
Ce livre fait partie de la petite vingtaine de tomes qui composent la série des Histoires de Noël d’Anne Perry. Romancière d’enquêtes sur fond de XIXème siècle british, Anne Perry a choisi de situer ce nouvel opus sous haute tension à l’automne 1857, juste après le siège de Kanpur. En effet, plus tôt cette année-là, le siège de Kanpur (Cawnpore) puis le massacre de Bibighar qui s’en suivit, furent les points culminants de la rebellion indienne contre le pouvoir colonial.
Ces faits historiques réels dressent la toile de fond de l’enquête menée au sein du camp militaire par le jeune caporal Victor Narraway. Honnête, déterminé et de bonne volonté, celui-ci se voit confier la mission de défendre l’infirmier militaire Tallis. Suite à une enquête succinctement menée, celui-ci est accusé d’avoir trahi son régiment en laissant s’échapper un prisonnier sikh détenant des informations confidentielles. L’affaire semble entendue et Tallis doit être pendu à l’issu d’un procès militaire expéditif. Narraway veut croire innocent cet infirmier jusqu’ici irréprochable. Parviendra-t-il à faire éclater la vérité et à sauver la fête de Noël ?
Une intrigue très artificielle
Si les événements historiques sont décrits avec beaucoup de détails et d’exactitude, l’intrigue, quant-à elle, est faible.
Le livre se termine avant la fête de Noël et sans que « l’esprit de Noël » ne soit réellement palpable. Il est uniquement fait mention d’enfants confectionnant des guirlandes en papier, et d’un procès que l’on veut irréprochable pour ne pas entacher l’espoir et la joie véhiculés par Noël.
Il est en réalité bien triste d’avoir besoin du prétexte de Noël pour désirer un procès irréprochable, à l’issue incontestable. J’ai trouvé que ce point est une grosse maladresse qui peut arriver quand on se perd à vouloir tirer des ficelles trop faciles.
Si je n’ai rien à reprocher au style d’écriture efficace d’Anne Perry, je n’ai pas non plus de pépites à citer ici. Le ton se veut grave, mais est parsemé de phrases banales et suintant le bon sentiment.
Ainsi, j’ai trouvé que la mention de Noël résulte plus d’une manoeuvre commerciale pour surfer sur la vague des fêtes de fin d’année que d’un élément au service de l’histoire. Au final, l’intrigue est simpliste et manque d’originalité et d’action. En effet, environ 60% du livre est constitué d’interrogations que se pose -et se repose- le narrateur à lui-même.
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Si vous souhaitez découvrir une enquête signée Anne Perry réellement tissée autour de Noël, consultez la chronique de Un Noël à New-York (2014) en cliquant ici.
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