Habituellement très effrayée par le fait que les images contraignent ou restreignent mon imaginaire, cette série est une agréable surprise, à la fois pour le visuel et le narratif.
Après la lecture de L’Affaire Alaska Sanders, j’ai eu envie de cotoyer un peu plus longtemps les personnages de Joël Dicker. J’ai donc relu La Vérité sur l’Affaire Harry Québert (2012) en me demandant si j’allais apprécier autant que la première fois tout en connaissant la fin.
Si la réponse vous intéresse, découvrez l’article complet sur cette expérience ici.
J’ai ensuite poursuivi mon immersion dans le monde l’oeuvre de Joël Dicker en regardant la mini-série de 10 épisodes réalisée par Jean-Jacques Annaud en 2018.
📽️4 raisons de regarder la mini série La vérité sur l’Affaire Harry Québert :
L’intrigue trépidente
Le corps de Nola Kellergan est retrouvé dans le jardin du célèbre romancier Harry Québert. Rapidement après qu’il ait été accusé du meurtre de la jeune femme de 15 ans, les enquêteurs découvrent leur histoire d’amour interdite et passionnelle vécue à l’été 1975, été de sa disparition. Il n’en faut pas plus pour achever de convaincre toute l’Amérique de sa culpabilité, jusqu’à ses plus proches amis, à l’exception de son ancien étudiant, le jeune écrivain en mal d’inspiration Marcus Goldman.
Ce dernier entreprend une enquête informelle pleine de rebondissements afin de prouver l’innocence de son professeur adulé. Il déterre les secrets des habitants de Sommerdale (Aurora dans le roman) et révèle le vrai visage de cette société américaine coincée entre puritanisme et fascination pour le graveleux.
La mini série au casting crédible
Les acteurs incarnent parfaitement aux personnages de Dicker. Harry taiseux, sombre, colléreux et parfois vaniteux est joué à merveille par Patrick Demsey dont les silences en disent plus long que les répliques. Les yeux vides de Harry « vieux » transmettent parfaitement son désespoir et son abattement, tandis que l’amour et l’étonnement se lisent dans le regard de Harry « jeune ».
Kristine Froseth incarne magnifiquement le visage angélique de la jeune Nola Kellergan, 15 ans. Naïve et enjouée à souhait, elle irrite vivement par sa niaiserie (également contenue dans le livre) si l’on regarde la série d’une traite.
Quant à Ben Schnetzer, il joue avec justesse un Marcus Goldman délicieusement antipathique, parfaitement naïf et orgueilleux. Les personnages secondaires sont tout aussi réussis.
Pourtant, la version française des voix est peu crédible. Nola est affublée d’un rire de nunuche qui, à mon sens, gâche notamment la toute première scène de la série, la rencontre de Harry et Nola sur la plage.
Les décors et costumes des années 70
Les décors et costumes sont crédibles et bien documentés, qu’il s’agisse de ceux de 1975 ou de ceux des années 2000. Il est jouissif de retrouver les motifs et couleurs dans années 70 sur les robes et les papiers peints, sans que cela ne soit too-much. Il est d’ailleurs suggéré avec subtilité que dans cette petite ville de province on ne suit la mode que de loin. Les paysages et l’ambiance faite de pluie, de brouillard et d’horizon bleu et crème recréent à la fois le côté paisible et charmant de cette bourgade.
L’histoire fidèle au roman
Le format mini-série de 10 épisodes a permis à Jean Jacques Annaud de développer l’histoire dans le détail. En effet, la narration est respectée, à quelques raccourcis mineurs prêts et sans que cela ne gêne la compréhension de l’histoire. Chaque événement ou rebondissement dans l’enquête est traité, et l’on comprend bien les motivations de chacun.
Le format série se prête sans doute mieux que le film au développement des histoires parallèles, ce qui permet de conserver la complexité des intrigues enchevêtrées.
De ce point de vue encore, l’adaptation est très réussie !
Quelques points de déception quand même.
La mise en scène est par contre un peu pesante. Les effets musicaux trop appuyés, notamment les notes stridentes de violon utilisées pour renforcer le suspens, interfèrent avec les dialogues et irritent les nerfs. De même, les filtres colorimétriques sur les nombreuses scènes de couchers de soleil donnent un effet artificiel et parasyte systématiquement les scènes romantiques devenues trop emphatiques. En dehors de ces deux réserves, la série est joliement réalisée. Elle retranscrit bien l’ambiance calme du livre, sans jamais être ennuyeuse.
Note et avis :
Note : 4/5
Ceux qui ont aimé le livre ne seront pas déçus par son adaptation au petit écran. On y retrouve avec nostalgie les personnages du roman qui ont gardé toute leur épaisseur.
Cette adaptation conserve le suspens, les personnages attachants, retranscrit bien l’ambiance du livre et est fidèle à l’intrigue du roman. C’est donc une belle surprise car je m’attendais à une fin grandiloquente à la mode hollywoodienne.
Cette mini-série qui captivera les fans de Dicker tout comme ceux qui ne l’ont jamais lu !
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Ce petit tour dans le monde de Harry Quebert m’a donné envie de visiter la côte de la Nouvelle Angleterre qui a inspiré Joël Dicker lors de l’écriture de son roman. Il se trouve que l’agence Comptoir des Voyages a pensé à tout ! Un petit tour des villes côtières qui ont inspiré Sommerset.
Découvrez le voyage « Sur les pas de Harry Quebert » par Comptoir des voyages ici.
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