Comme pour le Sur la Route de Kerouac, ce film est un voyage de l’urgence, urgence de vivre, nécessité d’éprouver la liberté sans compromis.
Une mise en scène fidèle au livre
En effet, les dialogues sont plutôt fidèles au livre de Jack Kerouac. Le ton, mais surtout le rythme si cher à Kerouac est retranscrit par un jeu d’acteurs très crédible. Garrett Hedlund incarne magistralement Dean Moriarty dans tous ses états d’âme. De l’hystérie à la dépression, plusieurs scènes de danse sont exceptionnelles. Le jeu de Kristen Stewart (Marylou), de Sam Riley (Sal Paradise) et de Tom Sturridge (Carlo Marx) sont également tout en nuances. On sent que ces personnages vivent au grès des errances de Dean Moriarty. Le film retranscrit bien la dépendance réciproque et l’intensité des relations entre chaque protagoniste du groupe. La complicité et l’amour fraternel qui existent entre Dean et Sal est rendue par les regards des acteurs, pleins de compassion et d’admiration réciproques.
Enfin, l’ambiance générale du livre est conservée. De l’urgence de vivre, à la folie de la fuite, on sent à la fois le poids de la société puritaine et le désir de s’en affranchir. Par contre, le rejet de la société de consommation de masse et la quête de spiritualité sont des thèmes laissés de côté. Sans doute tous les sujets abordés dans le roman-fleuve de Kerouac ne pouvaient-ils être traités en 2h06.
Les scénaristes et le réalisateur ont pris soin de mettre en valeur les passages les plus marquants de la prose de Kerouac comme la fameuse tirade sur les clochedingues ou encore celle sur les anticonformistes (à retrouver dans l’article précédent portant sur le livre).
Des décors et paysages sublimes
Le film rend justice aux belles descriptions des paysages, notamment celle des champs de coton autour de Sabinal (Selma, Californie).
A travers les champs se trouvaient des tentes, et au-delà les champs de coton bruns sereins qui s’étendaient à perte de vue jusqu’aux pieds des collines brun arroyo et ensuite les Sierras encapuchonnées de neige dans l’air bleu du matin.
Partie 1, Chapitre 13
Le film s’ouvre d’ailleurs sur un plan de Sal faisant de l’auto-stop au milieu de magnifiques plaines céréalières jaunes du Nebraska. Durant tout le film, une attention particulière est portée à la lumière. Le réalisateur se sert souvent de là lumière orangée du coucher de soleil pour sublimer les paysages (sautez vite à 24min42 sec pour vous en convaincre !).
Avis et Note :
Note 4/5
Ce long-métrage réussi offre de magnifiques panoramas et des décors urbains d’époque très réussis. De plus, le film respecte bien la substance du livre : les dialogues sont fidèles, le rythme éffréné ainsi que le fil narratif. On y retrouve la course vitale à la liberté et l’accablement du désespoir. Les scènes de jazz et de danse sont incroyablement belles et frénétiques. Les regards, les sourires et les silences traduisent la compassion du réalisateur, sans ne jamais juger ou s’apitoyer.
Enfin, si vous n’êtes pas convaincu que vous passerez un bon moment devant ce film, je vous invite à regarder la bande-annonce afin de vous faire votre propre idée.
Visionnez la bande-annonce en français en cliquant ici.
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